La place des émotions dans les organisations

Au cours des dernières années, les entreprises ont ouvert la porte aux émotions.

Longtemps considérées comme une faiblesse, elles sont désormais perçues comme un vecteur de développement professionnel.

FOCUS SUR UN PHÉNOMÈNE QUI S'EMPARE DU MONDE DU TRAVAIL

Équilibre, développement personnel, épanouissement… Et si les grandes tendances de la société actuelle avaient envahi le monde du travail ? De plus en plus, les entreprises considèrent les émotions comme une véritable force. Elles conçoivent de plus en plus que le collaborateur le plus efficace n’est pas forcément le plus compétent sur le CV. Si le 20e siècle était la marque de la productivité et des cadences de travail, le 21e est en passe de devenir celle des émotions et de la connaissance de soi.

Aujourd’hui, l’émotionnel joue un rôle majeur au sein des organisations. Du moins, les RH et managers ne se basent plus uniquement sur l’intellectuel. Ils perçoivent les capacités émotionnelles comme une compétence à part entière, rappelant que le collaborateur est d’abord un humain et qu’il ressent avant d’agir. Une vision impensable à l’époque des premières manufactures où la notion de plaisir était inexistante. Les entreprises inculquaient le refoulement des émotions et incitaient le personnel à chasser tout sentiment. Ce modèle a persisté plusieurs décennies avant l’apparition des notions de bien-être au travail, débouchant sur un changement des mentalités sans précédent.

LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL PRISE AU SERIEUX

Ces dernières années, des millions de cas ont pointé du doigt l’épuisement professionnel. Stress au travail, burnout, droit à la déconnexion… La prise en compte de ces souffrances a été un bouleversement majeur dans le monde du travail. Elle a notamment permis :

  • Aux entreprises de considérer autrement les émotions. Désormais, la réflexion des organisations est basée sur la valorisation de l’individu. On estime de plus en plus que la productivité passe autant par l’accueil des émotions que par les compétences techniques ;
  • Aux individus d’apprendre à développer leurs intelligence émotionnelle. Dans une optique de bien-être au travail et de prévention du stress, accueillir, discerner et comprendre ses émotions permet de s’épanouir et de gagner en efficacité.

Naturellement, c’est d’abord la culture de l’entreprise qui définit la place des émotions.

Toutes les sociétés ne leur accordent pas la même importance. Certaines entreprises continuent de fonctionner sur l’ancien modèle et ne tiennent pas compte des émotions de leurs salariés. Si elles ne peuvent être exprimées, les émotions vécues au travail provoqueront de la lassitude, de la souffrance, de l’épuisement professionnel, des bruits de couloir et de l’agitation. Bloquer le flux émotionnel met l’individu en mode « survie » et incite à la mise en oeuvre de comportements issus des méthodes de fonctionnement archaïques et stéréotypés

Les sentiments et les émotions réprimées s’exprimeront sous une forme corporelle (douleurs, blocages, épuisement…) ou comportementale : agression, fuite, repli sur soi, séduction. Les observations réalisées sur les modes de travail actuels confirment la tendance : entreprises et employés travaillent de pair pour considérer les émotions comme une force et en tirer le meilleur.

Cette évolution des mentalités, on la doit également aux transformations de la société dans son ensemble. Le modèle du salarié dévoué aveuglément à son entreprise perd du terrain sur les désirs d’indépendance et de développement personnel. En recherche constante d’épanouissement, la génération Y vit d’abord pour son équilibre personnel. Ce phénomène a envahi le monde du travail puisque les individus apprennent de plus en plus à développer leurs intelligences émotionnelles au bureau. De leur côté, pour être en phase avec cette tendance nouvelle, les entreprises intègrent cette notion dans leur processus de recrutement et leur mode de fonctionnement.

L’AVÈNEMENT DU QE EN ENTREPRISE

Alors que le QI était devenu la norme (focus sur le savoir-faire, les compétences techniques, les Hard Skills), les organisations prêtent désormais attention au Quotient Emotionnel (importance donnée au savoir-être, Soft Skills), mais comment l’évaluer et le développer ?

EQ-I est un modèle validé scientifiquement qui permet d’évaluer le comportement émotionnel d’un individu sous différents angles (perception de soi, expression individuelle, relations humaines, prise de décision, gestion du stress) pour qu’il puisse agir en autonomie sur son développement personnel. EQ-I est un indice basé sur l’intelligence émotionnelle, c’est-à-dire la faculté à analyser ses propres émotions et celles d’autrui pour mieux communiquer. L’objectif : développer ses capacités émotionnelles pour s’épanouir dans le monde professionnel.

En effet, aujourd’hui, certaines entreprises considèrent que leur réussite passe en partie par les bonnes capacités émotionnelles de leurs collaborateurs, pour entre autres faciliter la prise de décision. D’une manière générale, on peut aussi évoquer la cohésion de groupe : les émotions permettent de nouer des relations sociales, d’accélérer l’intégration et d’augmenter l’efficacité au sein d’une équipe.

En amont, les entreprises font appel à des cabinets de recrutement dont le rôle est aussi d’identifier des candidats qui font preuve d’une grande intelligence émotionnelle et qui seront plus efficaces dans un contexte managérial.

Le sujet est également traité comme un axe de travail prioritaire pour les personnes en transition de carrière (outplacement) où les managers sont sensibilisés et formés aux concepts des émotions. Au sein des cabinets de RH, l’accompagnement se fait principalement sous la forme de séances de coaching. On prépare les individus aux situations rencontrées dans le monde du travail. L’expérimentation et le travail sur leurs comportements leur permettent de vivre leurs émotions pour mieux se connaître et pouvoir ainsi accompagner leurs équipes différemment dans leurs futurs postes. L’objectif est clair : tirer le meilleur de ses émotions plutôt que les refouler.

Et si demain, l’enjeu des organisations était d’aller chercher des collaborateurs en rupture, des collaborateurs différents, des collaborateurs Mad Skills ?

Pour en savoir plus, contactez

Thierry GRANJON – Coach certifié EQ-I

06 76 76 06 48 – thierry.granjon@kenseo.fr